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Les routes du silence

(bitume, goudron, cancer)

 

Les naufragés du bitume

(ouvriers du bitume et cancers)

Beaucoup d'ouvriers travaillant sur les routes meurent du cancer.
Mais, malgré la colère grandissante des syndicats, les industriels du secteur nient toute implication du bitume dans cette surmortalité.

"On en a marre d'en crever !"
Les syndicalistes de l'industrie routière ne veulent plus voir des ouvriers mourir du cancer sans réagir.
D'autant que les conséquences du naufrage de l'Erika et du Prestige leur ont mis la puce à l'oreille.
A la suite de ces catastrophes, on s'est inquiété de la santé des bénévoles qui nettoyaient les plages.

"Si on peut parler de cancer pour des gens qui vont travailler quelques heures avec du bitume froid, qu'est-ce qui doit se passer pour nous qui travaillons dix heures par jour dans des vapeurs de bitume chauffé à plus de 100°C, et ceci tout au long de notre carrière ?" pointe Emmanuel Poirier, délégué syndical, qui a pris fait et cause pour les martyrs de la route.

Pour lui, il est facile d'accuser le tabac. Sept décès d'ouvriers par cancer en dix ans dans une entreprise spécialisée qui compte quatre-vingts salariés, cela fait beaucoup.
Et le cas de cette société est loin d'être isolé.
Seulement les industriels du secteur refusent d'admettre que le bitume puisse être toxique pour l'homme.
Les études qu'ils commandent sur le sujet n'y changent rien.

En 1997, le toxicologue Marcel Castegnaro a démontré que ce produit était nocif pour le rat.
Le résultat de ses travaux a déplu aux industriels, qui ont aussitôt coupé ses crédits.
Le drame, c'est que cette attitude de déni interdit non seulement au patronat d'indemniser les victimes - leur pathologie n'étant pas reconnue comme une maladie professionnelle-, mais aussi d'inciter les ouvriers à protéger leur peau des émanations du bitume.

Car, comme le souligne Marcel Castegnaro, "si on fait porter un masque, on admet qu'il y a un risque".
Et si on admet qu'il y a un risque, l'addition pourrait se chiffrer en milliards d'euros à dépenser en prévention, en indemnisation des malades et de leur famille, en versement à la Sécurité sociale, qui, pour l'instant, supporte seule le coût de ces maladies.

Mais de réunion en colloque, de visite de chantier en cocktail, les réalisateurs montrent que les différents acteurs concernés (syndicalistes, sénateurs, médecins et inspecteurs du travail, caisse primaire d'assurance maladie, etc.) commencent peu à peu à se préoccuper de ce problème.
Une mobilisation qui réussira peut-être là où la caution scientifique a échoué ?