Le temps de cerveau disponible
Cruauté, violences psychologiques et sexuelles, humiliations : la téléréalité semble devenue folle.
Son arrivée au début des années 2000 ouvrait une nouvelle ère dans l'histoire de l'audiovisuel.
Cinquante ans d'archives retracent l'évolution du divertissement : comment la mise en scène de l'intime, dans les années 80, a ouvert un nouveau champ, comment la
privatisation des plus grandes chaînes a modifié le rapport au téléspectateur.
A l'aide de spécialistes, dont le philosophe Bernard Stiegler, ce documentaire démontre comment l'émotion a fait place à l'exacerbation des pulsions les plus
destructrices.
Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement affirme :
" Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision.
Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...).
Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible.
Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages.
Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...).
Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité.
C’est là que se trouve le changement permanent.
Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et
se banalise. "