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Drogues et cerveau - Hallucinogènes et Ecstasy

L'alchimie de la conscience

L'alchimie de la conscience

 

Ces drogues sont connues pour les « voyages » psychédéliques (qui peuvent se révéler très dangereux) qu'elles procurent.

Par ailleurs, les substances psychédéliques ne présentent aucun intérêt pour les pharmacologistes.
Effets physiologiques

Sous l’effet d’une substance psychédélique, le sujet acquiert une extrême acuité mentale.
Sa perception des sens se modifie, notamment la vue, et un phénomène de synesthésie peut éventuellement survenir.
La synésthésie étant l’échange des sensations, qui se traduit par exemple par le fait d'éprouver le toucher sous forme de son.

Ces drogues modifient aussi la notion de temps et d’espace : une seconde peut paraître durer des heures tandis que quelques mètres deviennent des kilomètres.

En outre, ces drogues altèrent le sentiment du "soi", le sujet peut avoir l’impression de ne faire qu’un avec l’Univers, de transcender les limites de son esprit.

Ce dernier effet est très dangereux, induisant une terreur et une confusion mentale qui peuvent aboutir au suicide ou à des cas de schizophrénie.

L'écrivain britannique Aldous Huxley a écrit dans son essai The Doors of Perception :

"Une demi-heure après avoir avalé de la drogue, j'ai vu des lumières dorées qui dansaient lentement.

"J'ai passé plusieurs heures - ou était-ce plusieurs siècles ?- non pas seulement à fixer ces pieds de bambous [d'une chaise], mais à "être" ces pieds."

"On est alors aussi près que peut l'être un être fini d'une perception totale de tout ce qui se passe partout dans l'Univers."

"Tout d'un coup, je me suis retrouvé au bord de la panique."

Les effets des drogues psychédéliques étant nombreux et complexes, leurs origines sont donc difficiles à déterminer.

Il existe diverses drogues psychédéliques.
Ces substances sont à l’origine des extraits de plantes qui ont ensuite donné lieu à des synthèses.

Tout d’abord, nous connaissons le peyotl, un cactus du Mexique utilisé dans des religions amérindiennes (notamment lors des rituels chamaniques) à cause des visions qu’il procure.
Le principe actif du peyotl est la mescaline, cependant ce cactus contient de nombreux autres composés chimiques à l’origine d’effets psychédéliques.

La mescaline est une drogue assez faible.
Une drogue beaucoup plus puissante peut être obtenue après des réactions chimiques.
Dans les années 60, un chimiste, Alexander Shulgin, a tout d’abord ajouté un groupement méthyle à la chaîne latérale, obtenant le TMA, dérivé amphétaminique de la mescaline.

Puis Shulgin a déplacé sur l’anneau les groupements méthoxy- et il en a remplacé quelques un, augmentant encore la puissance du composé.
Il a ainsi obtenu différentes méthoxyamphétamines.

Consommées à faible dose, certaines méthoxyamphtamines peuvent augmenter la conscience de soi sans entraîner de psychoses ni de distorsion visuelle comme c’est le cas avec le DOET.

Le MDMA, aussi appelées ecstasy, augmente aussi cette conscience de soi et provoque un sentiment d'euphorie.

Les drogues psychédéliques ont aussi pour origine le « champignon magique » du Mexique et d’Amérique Centrale désigné sous le nom de psilocybe mexicana.
Les composants actifs de ce champignon sont la psilocybine et la psilocine.

La plus connue des drogues psychédéliques est le diéthylamide de l’acide lysergique ou LSD.
Le LSD est un produit semi-synthétique tiré de l’ergot de seigle, lui-même extrait d’une moisissure, claviceps purpurera, un parasite du seigle.
Diverses substances ont été isolées de l’ergot comme l’ergotamine, qui est un vasoconstricteur, un stimulant des contractions utérines et à forte dose du muscle lisse gastro-intestinal et qui bloque les effets de la noradrénaline.
Toutes ces substances ont un groupement commun, l’acide lysergique.

Le vingt-cinquième des dérivés semi synthétiques de l’ergot de seigle préparés à partir de diverses amines est le diéthylamine d’acide lysergique ou LSD.

Les structures chimiques des grandes drogues psychédéliques comme la mescaline, le LSD, la psilocine, sont similaires avec celles de neuromédiateurs comme la sérotonine, la neurodrénaline et la dopamine.

Le LSD et la sérotonine ont deux anneaux de leur structure identiques et la chaîne latérale liée à ces anneaux de la sérotonine est similaire à une partie de la molécule de LSD.
La structure de la mescaline est proche de celle de la noradrénaline ou de la dopamine et de la sérotonine.

La psilocine et la psilocybine ainsi qu’un autre composé psychédélique, la dyméthyltryptamine ou DMT sont très proches chimiquement de la sérotonine.

On peut donc en déduire que ces drogues ont une action impliquant la sérotonine.
En effet, elles modifient le fonctionnement du locus coeruleus et des neurones glutamatergiques du néocortex par des mécanismes impliquant la neurotransmission sérotoninergique centrale.

D’une part, le LSD et la psilocine inhibent l’activité électrique des neurones du raphé qui sont des neurones à sérotonine en activant les autorécepteurs 5HT1a.
Ces substances ainsi que la psilocybine et la DMT font baisser les décharges à sérotonine.
Par contre la mescaline agit ainsi de façon irrégulière.
Mais cette action ne suffit pas pour obtenir des effets psychédéliques.

Toutes les drogues psychédéliques activent un autre type de récepteurs à la sérotonine, le récepteur 5HT2 qui est excitateur, agissant ainsi principalement sur le néocortex et sur le locus coeruleus.
Le locus coeruleus est un noyau qui regroupe l’essentiel des neurones noradrénergiques centraux.
Il reçoit les influx sensoriels, somatiques et viscéraux, qu’il transmet à l’ensemble de l’encéphale grâce aux ramifications de ses axones.
Via les récepteurs 5HT2 présents sur les interneurones GABAergiques et glutamatergiques qui modulent le fonctionnement du locus coeroleus, les substances psychédéliques inhibent les influx somatiques et viscéraux et au contraire amplifient l’influx sensoriel.
Pour cela elles stimulent les interneurones GABAergiques et augmentent ainsi la libération de GABA dans le locus coroleus provoquant donc l’inhibition des influx somatiques et viscéraux.
Inversement elles activent les interneurones glutamatergiques par l’intermédiaire des récepteurs NMDA et renforçent les influx sensoriels.

Ces informations sensorielles modifiées et amplifiées sont ensuite transmises au néocortex où la neurotransmission glutamatergique est alors modifiée.
Au sein du néocortex les drogues psychédéliques activent les récepteurs 5HT2, accroissant la libération de glutamate et stimulant ainsi les neurones pyramidaux, provoquant la distorsion des sens.

En plus de l’effet sur le néocortex, l’activation du locus coeruleus provoque une libération puissante et organisée de noradrénaline sur des récepteurs a1 par les terminaisons des neurones glutamatergiques.
La stimulation des récepteurs noradrénergiques accentue, comme les récepteurs 5HT2, la libération de glutamate sur les neurones pyramidaux.
Modes d'action de l'ecstasy sur le cerveau

L’effet à la fois stimulant et hallucinogène de l’ecstasy, une drogue synthétique aussi appelée MDMA, lui vient de sa structure moléculaire proche des amphétamines et du LSD.
Comme les amphétamines ou la cocaïne, l’ecstasy bloque les pompes à recapture de certains neurotransmetteurs, augmentant ainsi leur présence dans la fente synaptique et leur effet sur les récepteurs des neurones post-synaptiques.

Tout en potentialisant aussi l’effet de la noradrénaline et de la dopamine, l’ecstasy se distingue des autres psychostimulants par sa forte affinité avec les transporteurs de la sérotonine.
On assiste donc dans un premier temps à une libération accrue de sérotonine par les neurones sérotoninergiques.
L’individu peut alors ressentir un regain d’énergie, une euphorie et la suppression de certains blocages ou interdits dans les relations avec les autres.

Quelques heures après, on assiste à une diminution de la sérotonine qui est amplifiée par la baisse d'activité de la tryptophane hydroxylase, enzyme responsable de la synthèse de sérotonine, réduction qui peut être beaucoup plus prolongée que celle de l’augmentation initiale de sérotonine.
Encore une fois, on constate que l’augmentation artificielle d’un neurotransmetteur exerce une rétroaction négative sur l’enzyme chargée de le fabriquer.
Résultat : quand cesse l’apport extérieur de la drogue, l’excès se traduit en manque.

Comme toutes les drogues psychoactives procurant une sensation de plaisir, l’ecstasy augmente également la libération de dopamine dans le circuit de la récompense.
De plus, la sérotonine additionnelle produite par l’ecstasy excite indirectement les neurones dopaminergiques par les neurones sérotoninergiques qui y font des connexions.

La toxicité de l’ecstasy chez l'homme n'a pas été clairement établie même si chez l'animal on sait que des doses élevées chroniques de MDMA amènent une destruction sélective des terminaisons sérotoninergiques."