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Les enfants perdus de Tranquility Bay (« goulags pour gosses de riches »)

 

Personne ne connaît l’existence de Tranquility Bay, un centre de modification du comportement pour adolescents à problèmes, situé en Jamaïque.
Dans ce camp de redressement, les enfants internés subissent violence physique et lavage de cerveau.
C’est l’un des nombreux programmes affiliés à WWASP (World Wide Association of Specialty Programs), un conglomérat financier discret, dirigé d’une main de fer par des hommes d’affaires de l’Utah, attachés aux valeurs patriarcales et autoritaires de l’ultra-fondamentalisme mormon.
Ce film d’investigation, dont l’enquête a duré deux ans et demi, est basé sur des témoignages totalement inédits.
C’est aussi la première fois qu’une équipe de télévision réussit à pénétrer l’univers du WWASP...

Depuis maintenant 20 ans, la WWASP se veut porteuse des valeurs les plus extrémistes et les plus réactionnaires de la secte mormone.
Cette association gère en toute impunité des maisons de redressement (La définition la plus appropriée devrait être camp de concentration) pour adolescents de familles riches qui souhaitent remettre dans le droit chemin leurs progénitures.
Aux États-Unis, ce beau pays où l’on ne cesse de se gargariser avec des mots tels que "démocratie" ou "liberté", il semblerait que ce genre de camps de redressement soit monnaie courante.

Aux États-Unis, pas loin de 1000 sociétés privées sont sur le marché (car il s’agit bien d’un marché) des maisons de redressement qui promettent de remettre la jeunesse américaine sur le droit chemin.
Cette vaste foire aux sévices draine une manne financière de près de 60 millions de dollars.
Il semblerait que ces idées d’un autre âge se retrouvent de plus en plus souvent dans les discours de nos politiques de droite comme de gauche, ce qui est bien normal lorsque l’on fait dériver notre société vers le libéralisme à outrance.

Si la force du film tient essentiellement à son sujet surréaliste, une forme singulière est imprimée par les deux réalisateurs.
De part l’habile construction d’un scénario où s’agglomèrent images d’archives volées dans les camps, extraits d’interviews des rescapés et suspense d’un procès faisant office de fil rouge, le film prend des allures de réquisitoire alerte et implacable contre un système concentrationnaire.
Point de racolage ou de fantasmes, mais une enquête rigoureuse et minutieuse de deux ans et demi, présentant des témoignages inédits.
Les sévices infligés aux pensionnaires des camps repose sur un principe manichéen élémentaire : punition-récompense.
La liste des violences s’égraine dans une surenchère effrayante : gaz paralysant, matraque, menottes, enfermement au mitard ou dans des cages pour chiens, immobilisation au sol pendant des heures voire des jours entiers avec en guise de nourriture du sable et du vomi.

Au maltraitances physiques qui s’apparentent ouvertement à des actes des tortures s’ajoute une violence psychologique dévastatrice liée à l’enfermement forcé et à la surveillance permanente dont font l’objet les adolescents.
Ces atteintes fondamentales aux droits des enfants - les Etats- Unis, avec la Somalie, sont le seul pays au monde à ne pas avoir signé la convention pour la protection de l’enfance - ne visent qu’une seul but : programmer l’enfant parfaitement malléable.
Devant les exactions permanentes perpétrées dans ces camps, les pays qui accueillent ces centres se voient contraints d’intervenir.
Au Mexique, la police parvient à filmer des pensionnaires séquestrés dans des cages pour chiens et réussit ainsi à fermer le camp le camp de High Impact.
Rebelote en République Tchèque. « Ces étrangers ne comprennent rien à l’éducation » tonnent les gros bras de WWASP.
Qu’importe, les enfants des camps évacués sont parqués dans un hôtel à San Diego avant un nouvel internement dans un camp américain.

Si la poursuite de cet idéal visant à façonner l’adolescent « modèle » puise sa source dans les préceptes fondamentalistes mormons, elle s’appuie également sur les travaux idéologiques de la modification comportementale.
Aux Etats-Unis, dans les années 50, un dénommé Skinner expérimente et jette les bases d’un traitement visant à remédier aux attitudes rebelles de l’adolescent.
Si la médication s’avère insuffisante, la modification comportementale s’opère désormais à travers la persécution psychologique et physique.
La théorie se résume en trois mots : se taire, obéir, souffrir.
Une régression autoritariste et destructrice comme seule réponse au désir normatif.